Née à Morioka au Japon, elle a perfectionné son art en France, en Grèce et en Afrique, avant d’établir son atelier à Saint-Antoine-sur-Richelieu au Québec en 1971.

Elle devient citoyenne canadienne en 1976. Dès l’âge de 11 ans, elle étudie avec Itaru Tanabe, maître de la peinture à l’huile au Japon. Elle étudie ensuite la technique de la peinture japonaise du maître Kabei Kabayachi.

Farouche, indépendante, inclassable, Miyuki Tanobe n’appartient à aucun mouvement, ne rejoint aucune école, ne s’identifie à aucune tendance. Son œuvre se situe dans la tradition des peintres narratifs, comme Légaré et Kreighoff. Miyiki Tanobe est d’abord et avant tout une conteuse. Douée d’un sens de l’observation extraordinaire. Elle nous livre une chronique de la société québécoise, un portrait touchant et vivant de notre nation. Ayant une acuité visuelle exceptionnelle, un pouvoir d’analyse critique hautement développé, un don d’observation exemplaire, une force de caractère digne d’un Samouraï et un esprit d’indépendance à toute épreuve, Mituki Tanobe s’avère une observatrice surdouée de la sociologie urbaine et rurale de la belle Province. Sa thématique développe, en effet, la chronique du temps qui passe ou l’artiste démontre l’ensemble de ses qualités stylistiques.

Compte tenu des immenses possibilités chromatiques de la technique du Nihonga, dans l’œuvre de Tanobe la couleur est riche, contrastée, multiple, voir audacieuse, vibrante de vie, de drôlerie, d’ironie taquine. Pour créer l’illusion de la profondeur ou du tridimensionnalité de la scène représenté, Tanobe ne recourt pas à la Vitruve avec vision frontale et lignes de fuite qui se joignent en un point perspectif imaginaire. Elle invente au contraire une nouvelle perspective panoramique ou elliptique. Pour renforcer la typification des personnages ou de l’architecture, Tanobe crée, en fait, une nouvelle structuration picturale très moderne, plus ou moins influencée par les perspectives mouvantes des médias visuels : effet de zoom, grand angulaire, plongée,contre-plongée, travelling avant-arrière. Cette manière de procéder nous introduit dans un univers flottant à échelles multiples.