Beaulieu, Paul-Vanier
Paul Vanier Beaulieu naît à Montréal le 24 mars 1910. C'est en 1927 qu'il fait son entrée à l'École des Beaux-Arts de Montréal où il demeurera un peu plus de deux ans. Il y côtoiera de grands noms de la peinture québécoise tels Jean Paul Lemieux, Stanley Cosgrove et Francesco Iacurto. En 1930, il ouvre un atelier et l'aventure peu concluante perdurera six ans. C'est en 1938, qu'il décide de partir à l'aventure pour la Ville Lumière, Paris. Il y rejoignait ainsi son frère Claude qui y étudiait depuis maintenant trois ans.
Il y découvre alors les œuvres de Vlaminck, Rouault et Picasso, qui marqueront éventuellement sa production. Moins de deux ans plus tard, en 1940, la guerre sévit et Paul ainsi que son frère son arrêtés par les Allemands et fait prisonniers. Le cauchemar durera jusqu'au 28 août 1944. Enfin libre, il décide de poursuivre sa carrière et de rattraper le temps perdu. Après un séjour à Montréal, il se retrouve de nouveau à Paris en 1947 et les années qui suivent seront sans nul doute les plus prolifiques de sa carrière. Beaulieu est en constante recherche et expérimentera avec tous les genres et tous les médiums. Sa carrière se divise en diverses périodes au cours desquelles il explore à fond un thème, une technique, une approche. Tout y passe, du symbolisme au figuratif, de l'huile à l'aquarelle, de l'abstrait aux natures mortes. Beaulieu est un véritable alchimiste de la peinture en quête constante d'un idéal, d'un absolu sans jamais y parvenir. Et c'est de cette soif insatiable qu'il puise son énergie et étanche sa passion. Lorsque l'on se met à étudier son œuvre, on ne peut s'empêcher d'être en admiration devant cet amalgame de styles et de couleurs qui démontrent le souci de l'artiste à vouloir se dépasser sans cesse. Bien que ces changements de cap constants aient pu déconcerter les collectionneurs et amateurs d'art, il faut respecter le cheminement de l'artiste en quête de son identité, de son destin.
En fait, c'est cette formidable versatilité qui fait de Beaulieu un artiste si unique et si singulier. Bien que de son vivant il n'ait jamais connu un succès étincelant, il n'en demeure pas moins que son œuvre est très respectée et reconnue dans le milieu artistique québécois. Il s'éteint en 1996.